Les espaces naturels, tels que les Parcs nationaux, sont des territoires qui ont pour vocation de protéger les écosystèmes et leurs habitants. Même si la France fait figure de bon élève dans ce domaine, les zones protégées restent l'exception, car elles ne représentent qu'un faible pourcentage du territoire national (environ 8%).
Pensez à ce paradoxe : ces espaces ont été créé par l'homme pour protéger des espèces et des territoires... de l'homme. La manière dont nous occupons la surface du globe est très dense et exerce une très forte pression, et elle est bien souvent synonyme de contrainte, voire de menace vitale pour les autres espèces : nous conservons des îlots de biodiversité au milieu d'un océan de territoires anthropisés. Il nous est dès lors naturel de considérer que nous pouvons librement occuper et exploiter tous les territoires, car nous n'appliquons les notions de propriété qu'à notre espèce, les autres habitants n'étant pas considérés comme bénéficiant eux aussi de ce droit. Nous avons décidé que les ressources naturelles nous appartenaient et que nous étions libres d'en disposer comme bon nous semble.
Chaque plante ou animal que nous avons rencontré a été nommé, catalogué, puis classé en fonction de critères qui n'ont de sens que pour nous : utile, nuisible, chassable, comestible, toxique, corvéable, invasif, dangereux, domestique, ornemental, d'agrément, beau, repoussant.... autant de notions qui n'ont pas le moindre sens dans le milieu naturel et sauvage où ce sont la compétition et les contraintes du milieu qui sélectionnent les individus. Le critère pertinent dans la nature est celui de l'adaptation, bien loin de nos étiquettes qui ne se rapportent qu'à nous.
L'objectif des randonnées naturalistes est à mon sens de donner à voir une nature aussi authentique que possible, en parcourant avec respect des territoires protégés où plantes et animaux évoluent avec une intervention et une présence minimale de l'homme.
Lors des sorties que je propose, il est impossible de vous garantir que nous verrons des chamois ou des bouquetins, que des vautours nous survoleront ou que nous pourrons approcher à moins de deux mètres des marmottes.
Mais c'est là tout l'intérêt de la balade dans un milieu naturel tel que celui qu'offre le Mercantour : chaque rencontre est une belle surprise, dans un environnement sauvage où les animaux évoluent librement, et où il suffit de garder à l'esprit cette simple règle lors de nos observations : quand l'animal commence à reculer, il faut cesser d'avancer.
De nombreux parcours sont envisageables dans les gorges, plus ou moins longs et sportifs, qui nous emmènent aussi sur les traces de l'occupation humaine passée dans ces lieux, par des cheminements sauvages et isolés dévoilant de superbes panoramas.
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